La France et la gastronomie, c’est une grande histoire d’amour. Nos traditions culinaires et notre art de vivre font tant rêver la planète entière qu'ils sont inscrits, depuis 2010, au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Les restrictions imposées depuis un an, dû à la crise sanitaire, sont toutefois plus qu’un coup dur culturel. Avec deux confinements et seulement quelques mois d’ouverture, les établissements qui font à la France sa réputation et sa grandeur ont, cette année, officiellement passé plus de temps fermés qu’ouverts. Un an après, quel est l’impact sur le secteur et comment s’adapte-t-il ? Et quelles conséquences pour l’entrepreunariat dans la restauration ?
Un secteur pas dans son assiette
S’il y a un secteur qui subit de plein fouet la crise sanitaire du COVID-19, c’est celui de la restauration. Avec un deuxième confinement qui le prive de servir 77 millions de repas, il voit ses pertes estimées, selon Bernard Boutboul, président du cabinet de conseil Gira Conseil, à au moins 30 milliards d’euros. Et le répit entre les deux confinements n’a pas permis aux restaurateurs de reprendre de la vitesse : les restrictions comme les couvre-feux ou la réduction du nombre de tables ont fait reculer les chiffres d’affaires de 74% par rapport à 2019, selon une étude du NPD Group. Conséquences ? Une très forte hausse du chômage et 100 000 emplois en danger. Bernard Boutboul estime également qu’une entreprise du secteur de la restauration sur deux pourrait déposer le bilan. Un chiffre d’autant plus préjudiciable que c’est toute la chaîne du circuit qui se voit impactée, des agriculteurs aux prestataires.
Face à ce constat, le gouvernement a dû apporter son soutien à plusieurs niveaux : une aide financée par le Fonds de Solidarité, une éligibilité à l’activité partielle permettant de percevoir 70% du salaire brut par heure chomée, un report des échéances fiscales et sociales et enfin le droit de bénéficier d’un prêt garanti par l’État. De quoi permettre aux restaurateurs de reprendre un minimum leur souffle dans cette tempête inédite.
Salade, tomates, applications
A l’ère du sans contact imposé, ce sont toutes nos pratiques qui sont bousculées et notre habituel “Nous avons réservé pour 4” a laissé place au désormais coutumier “Avec ou sans couverts ?”. Pour faire face aux fermetures, les restaurants ont en effet redoublé de créativité pour digitaliser leurs offres et créer des menus à emporter via le système de “Click & Collect”. Une offre à emporter ayant d’ores et déjà fait ses preuves pour la restauration rapide qui n’a perdu qu’un quart de ses visites et voit même ses parts de marché augmenter de 7 points.
Loin des tables joliment dressées, c’est désormais sur les réseaux sociaux que la bataille se mène pour convaincre les clients que s’ils ne peuvent plus venir jusqu’aux plats, ce sont les plats qui viendront à eux ! Et les entreprises de livraison à domicile sont les grandes gagnantes de cette nouvelle dynamique. Si le géant américain Uber est impacté par les conséquences des restrictions sur son offre VTC, il profite de son offre de livraison de repas pour accuser les pertes avec 125% de croissance pour Uber Eats. Deliveroo, Frichti et autres Just Eat ne sont pas en reste : le marché de la livraison a bondit de 25% en 2020 selon une étude du NPD Group. Lors du premier confinement, le nombre de français utilisant les applications de commande à emporter à doublé. Une relativement bonne nouvelle pour les restaurateurs qui, malgré des commissions très élevées et les conditions de travail alarmantes des livreurs, évitent la fermeture totale.
L’écosystème LITA face à la crise : une résilience à toute épreuve
Côté LITA, cet essor de la livraison à domicile a également profité à nos alumni Rutabago et Alancienne. À défaut de pouvoir se rendre au restaurant pour savourer des plats de chefs, les deux start-up for good proposent d'en devenir un ! Leurs box ont en effet séduit de plus en plus de papilles grâce à leurs recettes saines ou leurs produits bio et locaux.
Des entreprises qui ont levé des fonds sur notre plateforme pour une alimentation plus durable, il y en a plus d’une. Deux d’entre elles l’ont même fait en plein coeur de la crise du COVID-19. BioBurger, qui challenge la durabilité de la restauration rapide, a ouvert de nombreuses franchises en France dans le but de démocratiser l’agriculture biologique à travers un incontournable de la cuisine fast-food : l’hamburger. La start-up Écotable s’attaque quant à elle à la durabilité de l’ensemble du secteur : en plus de proposer un label permettant d’identifier les restaurants aux pratiques les plus responsables, elle accompagne les restaurateurs vers cette durabilité. Et vous êtes 805 à vous être engagé·e·s à leurs côtés, leur permettant de lever plus d’un million d’euros. Alors aujourd’hui où en sont Ecotable et Bioburger ? Comment s’adaptent-ils au contexte ? Louis Frack, co-fondateur de Bioburger et Marion Favre, chargée de la communication Ecotable, nous donnent des nouvelles !
« La restauration durable est un milieu résilient qui a su s’adapter et a fait émerger des alternatives de livraison éthique et de systèmes de consigne. » - Marion Favre, chargée de communication d’Ecotable
Si lors du premier confinement, Bioburger a souhaité fermer toutes ses enseignes à la livraison pour participer à l’effort sanitaire collectif et protéger ses salariés, la réouverture de l’été a permis de prendre un nouveau souffle avec une forte activité, notamment dans les restaurants de province. Changement de stratégie pour le second confinement, en novembre : cette fois-ci, Bioburger mise sur la livraison et la vente à emporter et le succès est au rendez-vous puisque la marque réalise une belle croissance. Si la crise a fait revoir à l’acteur responsable ses objectifs de développement, elle n’a pas remis en question son équilibre économique et a même permis “de se reconcentrer sur le coeur d’activité et l’impact de la marque”. Pour Bioburger, le pari de sa levée de fonds sur LITA.co, à savoir réduire son impact environnemental tout en proposant une carte en accord avec une transition vers l’alimentation durable, est plus que réussi. Ses trois nouvelles recettes végétariennes en sont la plus gourmande des preuves !
Bien que la crise soit arrivée à une période de plein développement pour Ecotable, l’entreprise a su rebondir avec de beaux projets en accord avec les objectifs de leur levée de fonds sur LITA.co : « Plusieurs embauches, la création de formations à l'écoresponsabilité, le lancement d'un nouveau format de podcast et le développement de sa plateforme Impact, qui mesure l’impact environnemental des restaurateurs ! » Ecotable a honoré sa mission initiale en essayant d’apporter un véritable appui aux professionnels du secteur à travers l’organisation de webinaires pour, par exemple, mieux appréhender les aides de l’Etat ou encore en mettant en avant leurs offres à emporter. L’occasion pour eux de voir de nombreux restaurateurs « réinventer leur métiers et imaginer une offre à emporter la plus écoresponsable et éthique possible » malgré le contexte : un engagement qui ne se perd pas pour leur communauté ! Pour Ecotable, la crise a également rimé avec solidarité, auprès des soignants lors du premier confinement et plus récemment auprès des étudiants, avec leur opération “Restaurons les étudiants” en partenariat avec Linkee. Avec cette dernière opération, ce seront pas moins de 750 repas par semaine qui seront distribués aux étudiants en difficulté. L'entreprise ne doute pas de l’ampleur que prendront ces nouvelles initiatives pour l’alimentation durable et de son impact sur l’environnement.
Et demain ?
Aujourd’hui, l’appel au financement citoyen anime plus que jamais les entreprises du secteur de la restauration et notre plateforme continue de les accompagner. C’est le cas de Meet My Mama, en collecte sur LITA.co pour faire de la cuisine un levier d'insertion professionnelle pour les femmes issues de l'immigration.
Entreprise au modèle hybride mêlant activité de traiteur et école de formation au métier de cheffe, Meet My Mama compte plus de 2 000 clients parmi lesquels Google, LVMH et BNP et générait un chiffre d’affaires de 1,16M€ en 2019. En 2020, avec un marché en proie à la crise, la start-up ne se rompt pas et fait preuve de réactivité en lançant 4 nouvelles offres : des ateliers culinaires en ligne, une commande en ligne de plats à emporter, une distribution chez Monoprix ainsi qu’un abonnement pour les télétravailleurs désireux de saveurs des 4 coins du monde ! Cette résilience leur permet aujourd’hui de s’élancer vers de nouveaux horizons, avec pour souhait d’étendre l’activité à 26 nouvelles villes d’ici 2025. La promesse et l’optimisme de Meet My Mama ont permis à la start-up de surmonter la crise avec brio et vous pouvez dès aujourd’hui prendre part à cette aventure en en devenant investisseur !