Thierry Noesen, fondateur de Belvas, s'est livré à Lita.co. Ci-dessous, il raconte la genèse de l'entreprise, et sa vision pour l'industrie du chocolat.
Comment est née l’aventure de votre entreprise sociale ?
Thierry : Dès le lancement de notre activité, nous nous sommes rendu compte que les planteurs de cacao obtiennent une part infime des bénéfices liés à la production et la vente de chocolat. Nous avons tout mis en œuvre pour nous assurer que le cacao que nous utilisons dans nos produits soit issu du commerce équitable et dans des conditions qui respectent l’environnement.
Dites-nous en plus sur le problème auquel vous répondez ?
Thierry : Les conditions de travail des planteurs de cacao sont extrêmement mauvaises. Cela entraîne toute une série de problèmes environnementaux et sociaux dans le secteur. En Côte d’Ivoire par exemple, la culture de cacao ne rapporte qu’un tiers de ce qui est nécessaire pour vivre dignement. De grandes quantités de pesticides sont pulvérisés sur les plantations pour améliorer les rendements ce qui accélère la déforestation. Des enfants travaillent dans les cultures, parfois réduits à l’état d’esclaves, et manipulent du glyphosate sans protection. Il faut mettre en oeuvre des actions concrètes pour changer ça !
En quoi votre entreprise sociale est une solution à ce problème ?
Thierry : Nous nous imposons d’utiliser du cacao 100% bio et 100% fairtrade pour produire nos chocolats. Nous avions l’habitude de nous sourcer en Amérique latine, aujourd’hui nous menons ce projet en Côte d’Ivoire car c’est là que les conditions de travail des planteurs sont les plus mauvaises. La construction d’une usine sur place permet de s’assurer que les producteurs de cacao pourront revendre leur cacao à prix juste. En parallèle du projet d’usine, nous avons commencé à mettre en œuvre le programme “Direct cacao program” pour inciter les producteurs à accroitre la biodiversité des plantations, améliorer les taux de scolarisation des enfants et réduire les inégalités entre hommes et femmes.
Concrètement quel est votre impact positif sur la société et/ou notre planète ?
Thierry : La construction de cette usine en Côte d’Ivoire va permettre de créer 5 emplois sur des fonctions industrielles. Les 960 planteurs bio que nous avons recensés vont bénéficier de prime fairtrade et bio. Grâce à l’usine, une partie de la transformation va s’opérer sur place et la matière transportée sera alors réduite par deux. Les coques de cacao issues de cette transformation seront récupérées pour être utilisées en engrais. Cela évitera également l’utilisation des produits chimiques qui sont normalement utilisés pour respecter des contraintes phytosanitaires lorsque le cacao non transformé arrive en Europe.
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